La Gazette des Communes 2 avril 2007 – juin 2007
Consultant en management, Henri Pérouze suggère aux cadres de prendre du recul face à la proximité du pouvoir.
Depuis 20 ans, vous pratiquez le conseil en organisation et notez la difficulté des collectivité à véritablement faire travailler leurs cadres de direction en équipe. Comment l’expliquez vous ?
Avant tout par la carence des agents en matière de développement personnel. Dans nombre d’équipes, les égos s’entrechoquent, et la confusion entre la personne et la donction règne. Personne n’a appris à travailler en acceptant la contradiction. Cela tourne toujours au drame, alors qu’il existre des formations, comme celle à la communication non violente (CNV), méthode venue du Canada, qui ont fait leurs preuves.
Les formations au développement personnel font cependant peur…
Oui, ce genre de stage peut évoquer les sectes qui ont investi le champ de la formation. Par ailleurs les individus méconnaissent leur dimension psychologique. Travailler sur soi, comprendre son fonctionnement psychique et celui de son interlocuteur, décrypter ses colères, ses frustrations… tout cela relève, pour certains, de la même indécence que se former au management, il y a vingt-cinq ans.
Vous constatez aussi la suractivité des cadres de direction ?
Oui, de plus en plus travaillent sur un rythme effréné. Dans leur agenda, pas une page blanche. Comme si la proximité du pouvoir les excitait, au point de ne plus savoir travailler qu’à flux tendu. Or il est impossible d’être créatif quand on est constamment sollicité, par mail, téléphone mobile, etc…. Le risque de surcroit, est de tomber dans le « burn out », étape ultime du stress et de la fatigue.
Que préconisez vous ?
D’abord que les cadres bougent, découvrent d’autres fonctionnements via des groupes d’échanges, des associations ou en prenant un coach. Ils pourront se confier et se comparer. Je leur conseille aussi de trouver du temps libre pour se ressourcer. Certains aiment à dire que leur porte est » toujours ouverte » : qu’ils apprennent à la la fermer et à déléguer davantage
Propos reccueillis par Bruno Leprat
dans la Gazette des Communes N° 14-1880 du 2 avril 2007