Bonjour …
Nous mangeons souvent des fruits et des légumes mais sont-ils indemnes de pesticides ?
C’est une bonne question car si les végétaux recèlent des fibres et des vitamines ils contiennent aussi, trop souvent, des pesticides. D’après notre observatoire, la moitié des produits végétaux issus de l’agriculture conventionnelle (non bio) contiennent au moins un pesticide dangereux pour la santé (cancérogène ou perturbateur endocrinien, par exemple). Et plus d’un tiers en renferment même plusieurs. Certains sont presque toujours contaminés, d’autres sont assez épargnés.
Difficile alors de se faire une opinion …
Notre étude porte sur 70 catégories de produits végétaux. Leur analyse montre une fréquence de contamination patente dans les produits issus de l’agriculture conventionnelle. En effet, à titre d’exemples, plus de 90 % des pamplemousses, pêches, céleri branche examinées sont contaminées ! 80 % des fraises, des raisins, des haricots verts / 60 % des melons, oranges, pommes de terre… Tous les résultats sont disponibles sur le site de notre mouvement UFC-Que choisir.
Tout le monde ne peut pas acheter des fruits ou des légumes bio.
Ça se discute quand on examine les postes de dépenses des familles à faible pouvoir d’achat. Quelle part du budget est consacré à l’alimentation par rapport aux autres postes de dépenses ? mais même dans l’agriculture conventionnelle, on peut aussi trouver des fruits et légumes moins contaminés.
Par exemple ?
Eh bien moins de 30 % des navets, des figues, des champignons, des courges, des betteraves apparaissent contaminés. 15 % des oignons, choux blancs, patates douces et seulement 10 % des asperges, kiwis, brocolis. Nous pouvons donc choisir de préférence ces produits puisque leur fréquence de contamination par les pesticides est bien moindre.
Quels autres conseils donne votre association ?
Rincer à l’eau courante durant 30 secondes élimine de manière très variable les pesticides. Selon leur nature, certains disparaissent totalement, d’autres pas du tout. Des bains de vinaigre ou de bicarbonate d’une dizaine de minutes ou le fait de frotter peuvent améliorer l’élimination. La technique du lavage suffira donc pour les végétaux peu exposés aux pesticides.
Pour les plus contaminés, vous pouvez aussi ôter la peau comme les poivrons, les aubergines, les pêches et même les tomates. Se munir d’un couteau ou d’un économe est donc l’arme la plus efficace, même s’il peut rester des pesticides à l’intérieur du fruit – c’est le cas des pommes et des oranges, entre autres.
Pourquoi recommandez-vous d’orienter nos achats vers le bio ?
En agriculture biologique, l’usage de pesticides est fortement restreint. Cela se traduit directement dans le panier : plus de 85 % des végétaux bios sont exempts de résidus de pesticides dangereux. Néanmoins, ils peuvent être contaminés indirectement par des pesticides anciens (interdits aujourd’hui mais persistants dans l’environnement) ou venus des champs voisins lors des épandages. Pour ceux qui ne s’épluchent pas et qui sont souvent contaminés (cerise, fraise, haricot, salade…), le bio est donc intéressant.
Et si je cultive moi-même dans mon jardin ?
Pour les légumes de jardins proches d’exploitations agricoles, il est recommandé d’attendre au moins 3 jours après un épandage avant de manger sa récolte et de tout éplucher. En 2016, une circulaire proposait une distance minimale de 20 m pour les vignes et de 50 m pour l’arboriculture. Le gouvernement n’a cessé de réduire ces distances : actuellement, seuls 5 à 10 m s’imposent entre les zones d’épandage et les habitations. De nombreux recours sont portés en justice, notamment par l’UFC-Que Choisir.
A suivre …
Merci …