Votre mouvement mène de nombreux combats pour défendre les consommateurs. En gagnez-vous ?
Depuis 70 ans en effet l’UFC Que Choisir œuvre pour une consommation respectueuse des enjeux environnementaux, sanitaires et sociétaux. Par nos dénonciations et nos actions de lobbying, nous avons obtenu des avancées législatives aux retombées concrètes pour les consommateurs, et plus largement la société.
Pouvez-vous nous donnez des exemples ?
Oui, la dernière victoire est l’action lancée contre Amazon Prime en lien avec le Bureau européen des Unions de Consommateurs contre les obstacles au désabonnement. Suite à la procédure engagée en avril 2021 par la Commission européenne, la société se met enfin en conformité avec le droit européen. Dorénavant, il doit être possible de se désabonner en deux étapes simples, au moyen d’un bouton d’annulation évident et visible alors qu’auparavant la complexité des menus de navigation, et le caractère alambiqué de nombreuses formules freinaient le désabonnement des internautes.
Et dans d’autres domaines ?
Bien sûr. Sur les questions d’environnement, je vous donne trois exemples : 1 – l’interdiction du phosphate dans les lessives, 2 – la transparence obtenue sur la qualité des eaux de baignade, 3 – la garantie légale de conformité effective des produits pendant 2 ans minimum alors que certains pouvaient tomber en panne rapidement sans possibilité de recours ! C’était en 2014.
Et dans l’alimentation, avez-vous obtenu des résultats ?
Effectivement, dans ce domaine aussi je me limiterai à trois exemples : le boycott du veau aux hormones qui a débouché sur une interdiction. Vous vous souvenez peut-être du scandale des lasagnes au cheval … et bien notre mouvement a obtenu en 2014 la traçabilité obligatoire de la viande et du lait dans les produits transformés. Enfin en 2017, notre dénonciation de la malbouffe a débouché sur l’obtention du label Nutri-score.
Et actuellement, quels sont vos combats ?
Ils sont nombreux ! Nous sommes particulièrement attentifs aux composés nocifs dans les fournitures scolaires : vous avez remarqué que les enfants mâchonnent souvent le bout de leurs stylos ou crayons ou se tachent les doigts avec les encres. Eh bien, nous venons de publier les résultats alarmants d’un test comparatif révélant la présence de composés nocifs dans 40 % des fournitures scolaires analysées.
Les fabricants – y compris les grandes marques – exposent ainsi très largement les enfants à des doses parfois considérables de composés toxiques, cancérogènes, allergisants ou à des perturbateurs endocriniens.
L’UFC-Que Choisir, récemment rejointe dans son analyse par l’Anses, demande aux autorités européennes d’étendre sans délai à toutes les fournitures scolaires la réglementation protectrice qui s’applique aux jouets..
Il doit être difficile de faire le poids face aux lobbies industriels ?
En effet, il faut s’affronter à leurs puissants moyens de propagande mais aussi à leurs soutiens politiques comme le détricotage des conditions d’accès à la profession de chauffeur de taxis permettant à la société Uber de développer rapidement son business…
C’est à la suite d’une procédure juridique de longue haleine, l’UFC-Que Choisir a fait condamner Uber en raison de clauses abusives par lesquelles l’entreprise tentait d’échapper à sa responsabilité en cas d’accident ou de dysfonctionnement du service.
En résumé, si nous obtenons des victoires dans ces luttes pour défendre les consommateurs, c’est grâce à la compétence des experts indépendants et des juristes que nous mobilisons … parce que nous sommes soutenus par nos milliers d’adhérents et de militants. Vous pouvez les rejoindre !