La consommation semble bien repartie à en juger par l’affluence dans les magasins …
Oui mais faut-il s’en réjouir ? On observe qu’une majorité de consommateurs ne sont pas encore exigeants sur les conditions de fabrication et sur l’impact environnemental des produits. Il y a encore trop de cas d’esclavage dans les usines notamment en Asie, d’exploitation du travail des enfants en Afrique, d’utilisation de produits nocifs, d’énergie gaspillée dans les transports, de pollutions générées, etc.
De plus, avons-nous vraiment besoin de tout ce que la publicité omniprésente nous incite chaque jour à acheter compulsivement ?
Tout le monde n’est pas dépendant de la publicité …
Si ce n’était pas le cas, alors pourquoi les industriels dépenseraient près de 700 milliards au niveau mondial en publicité ? Ce budget énorme -que nos achats financent- est en pleine croissance cette année !
Les plus dépendants s’endettent pour essayer de suivre les standards de vie imposés quotidiennement par la télévision, les revues, les radios. Ils accumulent les achats, multiplient les crédits et se retrouve acculés, dans l’impossibilité de rembourser.
Combien de personnes sont concernées aujourd’hui ?
En 2021 la Banque de France a recensé 120 000 dossiers de surendettement dont 800 dans la Drôme. Il s’agit du chiffre de dossiers déposés officiellement mais en réalité il y a beaucoup plus de cas non déclarés.
Fin 2020, les banques et établissements de crédits ont détectés 3,8 millions de clients en état de fragilité financière (12 % d’augmentation en un an !).
Au moindre incident, c’est alors le retrait de la carte bancaire, du chéquier et la spirale des difficultés qui s’enclenche pour payer le loyer, les traites du crédit, le soin des enfants et même l’alimentation des membres de la famille.
Sait-on quel type de famille est le plus concerné par ces difficultés ?
Oui, les situations de fragilité sociale et financière sont plus importantes dans les familles monoparentales et cela concerne surtout les mères de familles puisqu’en France les hommes n’assurent qu’exceptionnellement leur prise en charge après la séparation du couple …
Il y a aussi ces enfants devenus addicts aux sodas ou à une boisson au coca qui en remplissent le caddy de leur mère alors qu’il manque des légumes, des fruits, des aliments essentiels.
Plus étonnant, c’est le nombre de jeunes femmes avec de bons revenus qui ont accumulé divers crédits d’équipements et ne parviennent plus à les rembourser. Peut-être sont-elles davantage victimes de la tyrannie de la mode … ?
Comment aider ces personnes en surendettement ?
De nombreuses structures et notamment des associations se sont mobilisées depuis longtemps : le Secours catholique, les CCAS, les Restos du cœur, l’UDAF, les familles rurales, SOS Emmaüs, les travailleurs sociaux, l’ADIE pour les micro-entrepreneurs en difficulté, etc.
La Banque de France coordonne l’ensemble de ces acteurs au sein des Conseils départementaux d’inclusion financière. Notre mouvement –l’UFC-Que choisir- y participe dans la Drôme.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples concrets ?
Il faut d’abord convaincre la personne endettée de demander auprès d’une de ces structures un accompagnement personnalisé ! Elle pourra ainsi bénéficier de plusieurs mesures comme le plafonnement des frais d’incidents bancaires, les dispositifs de micro épargne et de micro assurance, les points conseils budgets, le micro crédit, le droit au compte bancaire, etc.
De plus, la Banque de France développe des outils d’éducation économique, budgétaire et financière très adaptés. Elle met à disposition gracieusement diverses fiches synthétiques et des applications qui peuvent être très utiles en prévention mais aussi pour aider les personnes surendettées à retrouver l’équilibre de leur budget personnel ou familial.
N’hésitez pas à demander ces informations et à les partager dans votre entourage !