Depuis 2017, l’UFC-Que Choisir dénonce les pratiques commerciales trompeuses des différentes sociétés de Monsieur Sadri Fegaier, dont la SFAM basée à Romans sur Isère. Le « plus jeune milliardaire de France » était convoqué il y a un mois à la barre du tribunal correctionnel de Paris.
Après avoir souligné le caractère hors norme de ce dossier, la procureure de la République a requis la peine maximale à son encontre à savoir 2 ans de prison, dont 6 mois avec sursis probatoire lié à l’obligation de rembourser le Trésor public et les victimes, et 300 000 € d’amende. Elle a aussi demandé à son encontre un mandat de dépôt, une interdiction de démarchage et de gestion pendant 5 années et la saisie de ses biens personnels. Des amendes ont été requises à l’encontre des 6 sociétés poursuivies pour un total de 3,35 millions d’euros. Le jugement sera rendu le 17 décembre.
Lors du procès, Monsieur Sadri Fegaier a trouvé « injuste » la transaction de 10 millions d’euros initiée par la DGCCRF en 2019 et assure ne l’avoir signée « qu’à la demande des actionnaires », pourtant minoritaires. Quant aux griefs formulés par l’Autorité de contrôle prudentiel (ACPR) en 2023, ils l’ont « surpris ». Même la liquidation judiciaire intervenue en avril dernier n’était pas justifiée, selon lui …
Près d’un million de victimes n’ont pu obtenir la résiliation de prélèvements indus. Les millions d’euros prélevés abusivement sur les comptes des clients n’auront pas suffi. Selon les avocats des liquidateurs judiciaires, la SFAM afficherait un passif abyssal de 616 millions d’euros ! Outre le paiement des intérêts de la dette et le train de vie dispendieux de la société et de son dirigeant, de surprenants flux financiers ont aussi été détectés. Ainsi, en décembre 2023, alors que le groupe était censé être en cessation de paiements, la société actionnaire du groupe Indexia aurait voté le versement d’un dividende de 100 millions d’euros pour son propre compte.
Face à l’ampleur du passif, les liquidateurs ont lancé une procédure visant les biens propres de Sadri Fegaier. Il n’en a certainement pas fini avec la justice !
Me Macchetto, le conseil de l’UFC-Que Choisir, soulignant le courage des 2 000 victimes qui se sont portées parties civiles et ont alerté sur le fait qu’elles ne représentaient que « la partie émergée de l’iceberg ». Il a aussi exhorté le Parquet à lancer d’autres actions à l’encontre de Monsieur Sadri Fegaier. « Nous avons des éléments qui montrent que des mandats de prélèvement ont été transmis à d’autres sociétés en toute illégalité. On ne peut pas en rester là, sinon, l’histoire va recommencer et les victimes d’aujourd’hui reviendront devant vous. »
L’UFC-Que Choisir recommande aux consommateurs de faire preuve de vigilance envers la signature de tout contrat même les plus anodins.
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