Ce néologisme désigne une tromperie organisée par certains fabricants de produits notamment dans le domaine de l’alimentation. Il s’agit d’une hausse de prix invisible aux consommateurs peu vigilants.
Prenons l’exemple de deux boites de céréales C… destinées au petit déjeuner. Les deux boîtes semblent de mêmes dimensions mais en fait le nouveau format est plus étroit. Les poids indiqués donnent la mesure de la baisse : on passe de 430 g à 375 g, une perte de presque 13 %. La boîte rétrécit mais le prix au kilo s’envole avec une hausse de 37 %, d’après nos relevés de prix en grandes surfaces.
Autre exemple : le conditionnement des céréales L.. se réduit de 750 g à 675 g (soit -10 %), tandis que le prix au kilo grimpe de 29 %, après avoir subi une inflation de 43 % en 2 ans ! Même scénario au rayon des aliments pour animaux. Le paquet de 2 kg de croquettes au poulet pour chatons F… cède la place au conditionnement de 1,5 kg soit une augmentation de prix au kilo de 26 % à 67 % selon les enseignes.
L’arnaque consiste donc à remplacer une gamme de produit par une autre, dans un paquet plus petit, mais guère moins cher soit une hausse de prix conséquente mais dissimulée ! Bien qu’autorisées, les pratiques commerciales ayant pour effet de masquer la diminution de quantité de certains produits -alors qu’en parallèle leurs prix étaient maintenus voire augmentés- ont fait l’objet de vives critiques. En effet, l’augmentation du prix rapporté à la quantité peut alors être difficilement perceptible par le consommateur au moment de son achat.
C’est pourquoi les Pouvoirs publics ont décidé de rendre obligatoire l’information des consommateurs pour des produits « qui ont subi une modification de poids ou de volume à la baisse entraînant une hausse de prix à l’unité de mesure (arrêté du 16 avril 2024 intitulé « shrinkinflation » …).
Cette disposition doit entrer en vigueur le 1er juillet 2024.
Victoire pour les consommateurs ?
Hélas, il convient de rester vigilant : cette mesure ne s’applique que s’ils’agit d’un même produit… Or, dans les cas cités, ces nouveaux emballages affichent de nouveaux codes-barres, même si le consommateur achète la même marchandise !
Ensuite compte tenu que tout fabricant a le droit de vendre un produit plus cher, l’arrêté ne l’interdit pas, mais exige un affichage « sur l’emballage ou sur une étiquette attachée ou placée à proximité de ce produit, de façon visible et lisible » d’où une deuxième difficulté celle de faire respecter la lisibilité des caractéristiques du produit !
Enfin, seuls les magasins physiques de plus de 400 m2 sont concernés, ce qui exclut les supérettes de quartier et les drives.
Un seul conseil pour déjouer ces astuces : référez-vous systématiquement au prix au kilo (ou au litre).
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