Bonjour,
Avez-vous remarqué combien il est difficile aujourd’hui de discuter, de débattre ? ce ne sont pourtant pas les sujets qui manquent à notre période percutée par la violence des tensions et des conflits.
Si nous restons entre proches, il ne s’agit pas de discussion car nous partageons souvent les mêmes représentations du monde, les mêmes idéologies et nous nous employons alors souvent à les conforter.
Si nous tentons d’échanger avec d’autres personnes, cela devient vite un affrontement où nous sommes sommés de choisir entre deux positions radicales et tranchées à l’exemple de la bipolarisation croissante de la société dans le domaine politique. Albert Camus avait déjà dénoncé cette brutalisation de la controverse en disant « Nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison » !
Particulièrement caricatural sur les réseaux sociaux, cette crispation sur des postures extrêmes fait honte à l’intelligence. Elle interdit la prise de recul par rapport à nos émotions et aux biais cognitifs qui réduisent notre capacité de raisonnement.
Cette crispation, cet aveuglement interdit une confrontation sereine. Par exemple, si j’essaye de rappeler le sort des palestiniens sous l’occupation israélienne depuis des décennies -au mépris du droit international, je suis immédiatement traités d’antisioniste même si je dénonce le massacre perpétré par le Hamas.
Il y a portant le mot racine à la base de celui de radicalisation, donc la nécessité de comprendre l’origine, les racines de la situation pour apporter des nuances dans l’échange, pour affiner la discussion.
Il faut arriver à concilier le nécessaire engagement face à des situations intolérables tout en cultivant l’art de nuancer nos analyses.
Comment relevez-vous ce défi ?