Chaque jour, les médias nous parlent de croissance, de développement économique, des cours de la bourse … sans jamais interroger l’idéologie que colportent ces incantations. De quelle croissance parle-t-on ?
S’agit-il de la mise en œuvre croissante des valeurs de l’évangile (amour, justice, paix) ou des principes républicains inscrits aux frontons de nos mairies (liberté, égalité, fraternité) ?
Pas du tout, la croissance recherchée est celle du développement économique pas du développement social et humain. Ce modèle de développement est basé exclusivement sur le profit comme en témoignent les chiffres de la dérive financière de l’économie : 97 % des flux monétaires sont en effet consacrés à la spéculation, 3 % à l’économie réelle ! Comment ne pas s’indigner devant ce matraquage, cette propagande sournoise pour toujours plus de profit, toujours plus de consommation, toujours plus de vitesse, toujours plus d’agitation ?
La quasi majorité des scientifiques s’accordent à reconnaitre qu’il ne peut y avoir de développement illimité sur une planète limitée en ressources naturelles, en eau potable, en air respirable, or au lieu de ralentir … l’hystérie publicitaire nous presse d’accélérer ! Toujours plus !
Notre mode de développement développe les inégalités, l’exclusion des plus faibles, la pollution, la dégradation des milieux de vie, l’extinction d’espèces vivantes … et bientôt la nôtre si l’on ne change pas de cap.
Plusieurs chercheurs montrent comment « Tout peut s’effondrer » si l’on ne change pas de mode de vie et d’idéologie. L’extraordinaire développement industriel basé sur l’exploitation des ressources naturelles de notre maison commune (expression du Pape François dans son encyclique Laudato Si) n’est qu’une courte parenthèse dans l’histoire humaine.
Dans cette même encyclique paru en 2015, François nous montre l’idolâtrie du Dieu-argent, l’absurdité du toujours plus : « C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde (pays dits développés) mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d’autres parties » (& 193)
Il est réjouissant d’observer l’effervescence d’initiatives qui vont dans le bon sens alors que les grands médias les ignorent ou dénigrent leur marginalité … A titre d’exemple, il suffit de voir comment sont traités ceux qui s’opposent aux GTI grands travaux inutiles ou à l’hystérie publicitaire qui nous incite en permanence à la radio, sur les murs, à la télévision à consommer toujours plus !
Depuis des milliers d’années dans toutes les civilisations les sages recommandent la tempérance, la limitation volontaire des besoins, une sobriété heureuse à la place de notre récente addiction au toujours plus !
Au lieu de subir la litanie des cours de la Bourse, encourageons les résistances et les revues qui en témoignent comme l’Age de faire, Silence, la Décroissance …
Souvenons-nous que le changement ne vient jamais du centre mais toujours de la marge, des expérimentations. Encourageons donc toutes celles et ceux qui s’engagent chaque jour dans leur travail, leur habitat, leur mode de consommation pour un monde plus solidaire, plus respectueux des hommes et de la planète.