Bonjour,
Au 16ème siècle, La Boétie rédige un manuscrit surprenant de lucidité sur la facilité des humains à se soumettre à une autorité extérieure. Sous le titre provocant de la servitude volontaire il questionne la légitimité de toute autorité et notre propension à nous soumettre à ceux qui détiennent le pouvoir.
Quatre siècles après, nous n’avons pas beaucoup progressé dans la conquête de notre liberté intérieure si l’on en juge par le comportement moutonnier de la plupart de nos contemporains. Certes, nous n’avons plus affaire à un tyran impitoyable mais nous nous soumettons trop souvent inconsciemment à des formes de pouvoir plus subtiles. Premier exemple, l’omniprésence de la publicité
qui conditionne nos consommations et donc notre mode de vie. En France, c’est plus de 30 milliards d’euros par an qui sont consacrés au matraquage que nous subissons et nous acceptons cette servitude en payant chaque achat de la marque recommandée par la radio, la télé, les affiches, etc.
Suivre la mode est la deuxième servitude que nous nous imposons pour ne pas être traité de ringard. Paradoxe : nous nous imposons une conformité en croyant être libre de nos choix !
Il en est de même pour nos opinions compte tenu de la concentration des médias entre les mains de quelques milliardaires : les analyses, le choix des faits et leur traitement conditionnent notre représentation du monde à défaut d’un réel effort de confrontation.
Prenez par exemple les programmes télé d’une soirée au hasard : il vous sera difficile d’échapper à la violence ou à de pseudo-débats ! et en matière de divertissement quelle uniformité dans la vulgarité !
Les habitudes et les coutumes sont les plus grandes ennemis de notre liberté, elles engourdissent notre capacité à désobéir aux injonctions, à prendre en compte nos vrais besoins.
Conclusion de La Boétie « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres »