Croyances …
J’ai récemment entendu une personne qui disait « Je ne crois pas plus au père Noël qu’à la naissance d’un sauveur de l’humanité ». Pour elle, toute croyance relève de la crédulité et de la nécessité que nous avons de colmater nos angoisses existentielles. Et pourtant comme chacun de nous, son comportement trahit la multiplicité de ses croyances, de son adhésion inconsciente aux modes de vie de notre société.
Nous croyons en effet souvent être libres d’esprit alors qu’en fait nous nous soumettons au conformisme social qui dicte la plupart de nos actes et de nos préoccupations : sommes-nous vraiment libres dans notre façon de nous habiller, de nous alimenter, de nous déplacer, de travailler, et même de nous détendre ? A titre d’exemple, la ruée dans les magasins en cette fin d’année témoigne-t-elle de notre volonté ou d’une croyance dans la nécessité de faire comme les autres ?
Dans cette période d’agitation frénétique, il serait judicieux de prendre du recul pour interroger les valeurs qui mobilisent notre énergie et déterminent nos choix. Sans cette distance, ce sont les cadres de références de nos multiples groupes sociaux (famille, travail, amis, etc.) qui dictent nos comportements.
Et l’omniprésence de la publicité finalise ces conditionnements par exemple jusqu’à faire payer cher … de pouvoir porter de manière ostentatoire la marque d’un vêtement !
Parfois, un éclair de lucidité nous permet d’entrevoir l’énormité des croyances en circulation telles que le culte des idoles, les représentations normées du corps, l’accumulation de superflu bien au-delà du nécessaire.
Nous nous interrogeons alors sur ce qui est grand à nos yeux, vraiment digne de respect et d’attention comme par exemple ce qu’a écrit une jeune polonaise, Etty Hillesum, avant de mourir en 1943 dans un camp de concentration :
« Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que la paix irradie vers les autres. Et plus il y aura de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition ».