Vous avez dû recevoir comme moi de nombreuses cartes pour cette nouvelle année. La réception des vœux écrits présente l’avantage de rappeler à notre bon souvenir certaines relations que le temps a éloigné mais la lecture des contenus me laisse perplexe comme par exemple les 3 souhaits de bonheur, santé, prospérité.
Souhaiter le bonheur demeure ambigu dans une époque où la plupart des médias nous vantent l’accumulation matérielle comme objectif alors que depuis des siècles les sages nous recommandent de ne pas s’attacher aux biens de ce monde. Par exemple, autour de nous, beaucoup d’adolescents souffrent de l’écart croissant entre les objets connectés imposés par la publicité et les moyens financiers de leurs familles. Plaisir de posséder ou joie paisible en lien avec la nature et son créateur ?
Ensuite dire Bonne santé représente un véritable défi dans notre alimentation envahie par la malbouffe, les additifs, les perturbateurs endocriniens et la pollution de l’air.
Nous avions déjà émis ce vœu l’an dernier et depuis la consommation de produits phytosanitaires a encore augmenté ! (Il faut se rappeler que tous les insecticides, et herbicides n’ont pour fonction que de détruire le vivant).
Enfin souhaiter la prospérité trahit l’idéologie de la croissance qui submerge notre société comme si dans un monde limité, la croissance pouvait être illimitée !
L’injonction de la compétition permanente, du toujours plus, -véritable délire consumériste- étouffe encore le souhait d’un monde de tempérance où serait en croissance la justice, la paix et les biens communs.
Le dernier livre de Jean-Claude Guillebaud nous enjoint de « Sauver la beauté du monde ». Est-ce un hasard s’il est publié par les Editions L’iconoclaste ?