Nous sommes tous des croyants. Certains adhèrent à une religion ou à une philosophie, d’autres vénèrent des objets matériels comme leur voiture par exemple ou s’attachent à une idole médiatique et nombreux sont ceux qui s’adonnent à une passion qui donne du sens à leur vie.
Dans le passé, les croyances de nos ancêtres dépendaient beaucoup de leur lieu de naissance. Par exemple, dans tel village de notre région on était plutôt catholique et royaliste et dans tel autre protestant et républicain. Aujourd’hui, nos appartenances sont bousculées. La cohésion des groupes sociaux a été ébranlée par les facilités de déplacements et de profondes mutations qui se traduisent par une société éclatée, des consommateurs atomisés, proies faciles de la publicité et des médias.
Ces bouleversements produisent une grande insécurité psychologique et intellectuelle. Ce n’est plus notre appartenance au village, à la famille qui dicte maintenant nos choix de métier, de religion, de politique et de mode de vie !
Face à cette situation anxiogène nous pouvons observer différents comportements entre deux extrêmes : d’un côté, un raidissement, une crispation identitaire autour de croyances dogmatiques et des certitudes idéologiques simplifiant la complexité du réel. On se rassemble alors entre soi pour conforter son appartenance et on ne s’informe qu’auprès de ses coreligionnaires ou de certains médias.
A l’opposé, l’individu est ballotté dans le flux des sollicitions multiples, des agressions publicitaires, de la frénésie de consommation d’objets ou de modes de vie en fonction des diktats de la mode du moment.
Quelle est ma propre attitude entre ces deux modèles ?
J’admire ceux qui s’engagent pour une cause tout en interrogeant régulièrement sa légitimité et en se confrontant sereinement à ceux qui n’ont pas choisi le même chemin.