Peut-être avez-vous entendu comme moi une personne traiter une autre de réactionnaire, voire pire de vieux réac … !
Ce jugement brutal m’interpelle d’abord parce que sa forme interdit d’emblée une possible confrontation et n’autorise pas l’échange donc la possibilité d’un enrichissement mutuel.
Ce qualificatif m’interpelle aussi sur le fond car il condamne toute résistance aux idées dominantes, celles que véhiculent notamment les grands médias chaque jour …
Prenons quelques exemples : dans le domaine de la peinture contemporaine, si vous restez perplexe devant un gribouillis informe affligé d’un pensum décrivant laborieusement le concept contenu … vous êtes réactionnaire !
Dans le domaine littéraire, si un livre vous tombe des mains au bout de quelques pages tant son contenu est glauque, le style lourd ou pédant alors qu’il s’agit d’un auteur à la mode … vous êtes réactionnaire !
Dans le domaine des mœurs, si vous croyez encore au clivage biologique entre homme et femme, si vous vous opposez à la GPA … vous êtes réactionnaire !
A chaque fois que vous vous opposez à une évolution, vous risquez d’être jugé réactionnaire, hostile au changement. Nous sommes ainsi sommés d’être conformes à la pensée dominante sous peine d’être taxés de rétrogrades, archaïques, conservateurs passéistes.
Eh bien, pour ma part, suis très fier d’être réactionnaire lorsque je m’oppose à une évolution qui m’apparait néfaste, contraire à ma conception de la liberté humaine. Nous sommes heureusement de plus en plus nombreux à refuser ce diktat de la mode, de la fuite en avant, de la soumission à l’air du temps.
A quoi nous sert notre formidable capacité d’intelligence humaine, si ce n’est pour prendre du recul sur les évènements, les idées en cours et tant pis pour les jugements hâtifs des moutons qui nous entourent !